Chaque année, le mois de novembre est un temps fort de la prévention de l’antibiorésistance au travers de la semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens⁽¹⁾ et de la journée européenne d’information sur les antibiotiques.⁽²⁾

La résistance des bactéries aux antibiotiques, qui se produit lorsque des changements dans les bactéries rendent moins efficaces les médicaments utilisés pour traiter les infections, est devenue l'une des principales menaces pour la santé publique au XXIe siècle.⁽³⁾ On estime que l’antibiorésistance a causé environ 1,27 million de décès dans le monde en 2019.⁽³⁾ En France, l’antibiorésistance était la cause de 5 543 décès en 2015.⁽⁴⁾

Toujours en France, en 2021, 20% des antibiotiques ont été prescrits en établissements de santé.⁽⁵⁾ D’après les mesures effectuées par la mission SPARES, la consommation d’antibiotiques a diminué par rapport à 2020.⁽⁵⁾ La consommation de macrolides et de fluoroquinolones est plus faible.⁽⁵⁾ A l’inverse la consommation d’autres antibiotiques considérés comme à large spectre a progressé.⁽⁵⁾ Il s’agit par exemple des céphalosporines de troisième génération et des carbapénèmes.⁽⁵⁾ Il est donc primordial de continuer à promouvoir et d’amplifier les actions en faveur d’un bon usage des antibiotiques auprès de tous les acteurs concernés.

La politique régionale, pilotée par l’Agence Régionale de Santé (ARS), de prévention des infections et de l’antibiorésistance est déclinée à partir de la politique nationale.⁽⁶⁾ L’organisation régionale repose sur la mobilisation de l’ensemble des acteurs clés régionaux, notamment les Centres d’appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPias – prévention et contrôle de l’infection) et les Centres régionaux en antibiothérapie (CRAtb – bon usage des antibiotiques) en cours de déploiement dans toute la France depuis 2020, qui travaillent tous deux en synergie, en appui aux ARS.⁽⁶⁾

D’après l’équipe de la journée européenne de sensibilisation aux antibiotiques, les pharmaciens hospitaliers peuvent actionner plusieurs leviers pour lutter contre l’antibiorésistance, dont⁽⁷⁾ :

• Être l’un des membres clés de l'équipe chargée du bon usage des antibiotiques.
• Collaborer avec les spécialistes des maladies infectieuses et les microbiologistes pour mettre en œuvre un programme de bon usage des antibiotiques.
• Améliorer la qualité de la dispensation d'antibiotiques. Pour se faire, plusieurs actions sont possibles comme la recherche d’éventuelles interactions médicamenteuses ou l’optimisation de la posologie et de la voie d'administration.
• Dialoguer avec les prescripteurs hospitaliers et leur faire part de commentaires afin d'assurer la qualité de la prescription d'antibiotiques.
• Analyser les données sur l'utilisation d'antibiotiques et les coûts dans un objectif de suivi des tendances et de comparaison.
• Promouvoir les recommandations sur l’utilisation des antibiotiques.